de la combe murat

de la combe murat Teckel poil dur

Teckel poil dur

conseils d'élevage

conseils d'élevage

Chanpion Izoniazide du courbet


Extrait du livre LES TECKELS De René Depoux


GÉNÉRALITÉS


Il y a plusieurs façons de concevoir l'élevage. Les Anglais sont des éle­veurs admirables, sachant jouer de tous les procédés pour accentuer le type d'une variété. Avoir fait du fox à poil dur, un chien plus haut que long a donné à sa silhouette beaucoup de classe et d'élégance, mais n'est-ce pas l'avoir écarté du modèle d'un chien de terrier ? Le Sealyham-Terrier a une silhouette très amusante mais ressemble-t-il aux chiens du « Captain » qui leur a donné leur nom et qui les voulait « avec suffisamment de pattes pour suivre les chevaux et suffisamment bassets pour couler facilement au terrier » ?


Les veneurs et les hommes de cheval ont une définition qui doit rester celle du teckel : « c'est l'aptitude qui crée le modèle ». D'ailleurs, certains veneurs ont été des éleveurs étonnants, sachant modeler une race, tant dans sa conformation que dans sa psychologie, pour qu'elle convienne à leur propre façon de chasser.


Les chiens de la Besge étaient des anglo-poitevins mais c'étaient avant tout des Persac. Les chiens du Rallye Chapeau sont des français blanc et noir, mais ce sont avant tout des Beauchamp.


Ces hommes savaient insuffler à temps un sang étranger, puis revenir au type par un usage judicieux de la consanguinité. C'est toujours la règle d'or de l'élevage :


« Sortir du sang pour donner la vigueur Revenir, au sang pour donner le type ».


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l'élevage des teckels


Qu'est-ce que le Sang ? Le sang, c'est l'origine. L'origine est le facteur le plus important dans le choix d'un reproducteur. Il vaut mieux choisir un reproducteur avec quelques défauts mineurs mais bien typé descendant de trois générations de chiens connus, de qualités confirmées par les épreuves et l'expo­sition, qu'un chien parfait mais produit au hasard. Car les lois mêmes de l'hé­rédité expliquent que deux reproducteurs quelconques peuvent donner nais­sance à un très beau chien. C'est un hasard heureux, mais les hasards n'ont lieu qu'une fois et on ne construit pas un élevage sur le hasard.


Il y a donc lieu de distinguer entre Phénotype et Génotype. Le Phénotype c'est le produit du hasard, c'est-à-dire un chien bien typé issu de géniteurs manquant de type, parce qu'une infime probabilité a voulu cette réussite. Mais ce chien bien typé porte en lui l'apport génétique des parents et utilisé comme reproducteur, il peut donner des produits ressemblant aux parents, c'est-à-dire médiocres.


C'est l'illustration rudimentaire de nos livres scolaires voulant expliquer les lois de Mendel : Une souris noire alliée à une souris blanche donne des souris grises qui alliées entre elles donneront des souris noires, des souris blanches, des souris grises. (En fait c'est un peu plus compliqué que cela et cela le devient vraiment quand on veut prévoir ce que donneront les alliances des souris noires, des souris blanches et des souris grises issues de la première union).


Le Phénotype peut également exister dans les qualités de travail. C'est d'ailleurs sur ce point précis qu'on mesure combien peu de chasseurs sont éleveurs et combien ils auraient à méditer sur les méthodes qu'em­ployaient les grands éleveurs de chiens de vénerie cités plus haut ! Il y a dans mon département un excellent briquet tricolore, d'origine incertaine, affreux mais excellent sur le sanglier, rapprocheur hors pair, tenant le ferme ad­mirablement. Bien qu'il ne monte pas à bicyclette, il s'appelle Coppi. Son maître a voulu assurer là descendance et d'une alliance avec une autre bri­quette, il a conservé un chiot qu'il a appelé... Poulidor. Il est évident que Poulidor ne sera jamais l'égal de Coppi (je parle de Poulidor chien et de Coppi chien car je ne suis pas compétent en cyclisme). Et il y avait bien peu de chances qu'il en soit autrement. Car l'alliance de ces deux chiens pouvait donner des chiens d'apparence chiens courants, mais d'aptitude chiens de vaches dont Coppi avait bien 50 % de sang, des chiens d'apparence chiens de vaches mais d'aptitude chien courant et des chiens d'apparence et d'aptitude panachées.


Le futur reproducteur doit donc être un génotype, c'est-à-dire un chien très bien conformé et de très bonnes aptitudes, issu de plusieurs géné­rations de chiens bien conformés et de très bonnes aptitudes.


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LES TECKELS, LEUR ELEVAGE,  LEUR UTILISATION


Il n'est pas inutile de signaler combien notre cynophilie officielle est loin d'avoir mis l'accent sur cette vérité évidente, il y a d'abord ce culte qu'on a en France du Premier Prix. Ce culte a été tellement ancré dans nos mœurs cynophiles qu'il est difficile de faire comprendre aux gens qu'un quatrième prix Excellent vaut mieux qu'un premier prix Très Bon et qu'il a fallu des années pour que le carton de récompense mette en évidence le qualificatif plutôt que le prix. Il y a ensuite l'absence de mention des performances — apposées selon un code unique par un organisme compétent et responsable — sur le pedigree et permettant d'un seul coup d'œil d'évaluer la valeur de la lignée.


Certes, les performances d'un chien sont pieusement notées sur un carnet de travail, mais ce qui compte, ce sont les performances des ancêtres et tout un chacun ne peut avoir dans la tête le Bottin Canin. La nécessité de la création de livres de sélection apparaît immédiatement. La nécessité de leur publication aussi, de même que la publication annuelle du livre d'origines de la race. (Je reviendrai ultérieurement sur l'importance énorme de cette publication). Il appartient aux associations de races conscientes de ces vérités d'y remédier. C'est ce que s'efforce de faire le Club du Teckel depuis l'année 1962, mal­gré des moyens financiers réduits.


Il ne faudrait pas déduire trop vite de ce qui précède que l'acquisition dans des élevages réputés de deux génotypes de sexes différents va vous permettre dès la première génération une production immédiatement digne du qualificatif Excellent. Si les choses étaient aussi simples, on ne verrait plus ces amateurs plus fortunés que compétents acquérir à prix d'or des étalons ou des lices qui glanent les récompenses et être incapables d'en tirer une descendance digne des parents.


En effet, la règle ci-dessus énoncée : « Sortir du sang pour donner la vigueur, revenir au sang pour donner le type », prend à ce moment toute sa valeur. A partir du moment où on allie deux sangs d'origines différentes, il faut s'attendre à une production hétérogène dans l'aspect des produits. Or, on ne peut toujours travailler dans une consanguinité étroite. La consanguinité est une arme à deux tranchants. Bien maniée, elle accentue le type, mais elle accentue les tares, tares physiques immédiatement décelables, tares caractérielles décelables beaucoup trop tard, notamment la nervosité excessive. Il y a donc un moment où tout éleveur doit « sortir du sang ». C'est généralement une période où l'élevage disparaît des premières places, soit parce que ses produits n'ont plus la classe de sa précédente production, soit qu'il s'abstienne sagement de présenter en exposition. C'est le moment où les débutants ricanent en disant : « vous avez vu ce qu'il fait maintenant ? ». Deux ans plus tard, les débutants rient jaune parce que le vieil éleveur a su « revenir au sang ».


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LES TECKELS,  LEUR ELEVAGE,  LEUR UTILISATION


Il y a deux façons d'user de la consanguinité. (Je parle évidemment de l'usage sérieux de la consanguinité car les produits acoidentels du frère et de la sœur fermés dans le même chenil au moment critique ne doivent pas être sérieusement présentés comme les produits d'une consanguinité voulue et re­cherchée) : La consanguinité étroite et la consanguinité éloignée qui est plutôt le retour à une ligne de sang. La consanguinité étroite doit toujours être dans « la ligne verticale », c'est-à-dire qu'elle consiste à faire saillir la fille par le père par exemple. On doit recourir à la consanguinité étroite lorsqu'on est vraiment « sorti du sang ». Par exemple, prenons le cas de l'importation suédoise d'une chienne à poil ras d'un sang tout à fait étranger aux lignes de sang connues et d'un type quelque peu différent de ce que nous avons l'habi­tude de voir. Il est logique de faire saillir cette chienne par un étalon issu d'une vieille ligne de sang qui est le garant de son aptitude à transmettre le type, par exemple, un Elfentann. Dans un deuxième temps, de faire saillir les femelles issues de ce croisement par leur père. Je ne dis pas que toute chienne d'importation suédoise doive être saillie par un Elfentann et les filles par le même Elfentann, je donne simplement un exemple d'emploi de la consanguinité rapprochée. La méthode : apport d'un sang étranger et retour à la consanguinité étroite implique une rigueur absolue dans l'élimination des produits hors type. Il est connu d'un certain nombre d'initiés qu'un très grand éleveur de chiens de vénerie a insufflé du sang poil dur dans ses « blancs et noirs » à poil ras. Bien rares sont ceux qui ont — je ne dis pas possédé — mais seulement vu des blancs et noirs à poil fort de cette origine.


Plus encore que la consanguinité étroite, la consanguinité éloignée im­plique une parfaite connaissance des origines lointaines des sujets alliés... Exemple de consanguinité éloignée : A une chienne d'importation tchèque d'origine Daldens Gruck, origine dans laquelle on retrouve le sang Sport's, on peut donner un étalon d'origine Sport's. Je ne dis pas que c'est le C.A.C.I.B. assuré pour la descendance, je dis que c'est un essai logique.


Il n'y a pas d'élevage rationnel sans cette connaissance des origines des sujets alliés — connaissance qui doit souvent dépasser celle qui est mentionnée sur le pedigree officiel. Des visiteurs d'un grand éleveur de teckels à poil ras l'ont trouvé devant une série de pedigrees étalés sur une table en train de méditer sur l'opportunité d'une alliance. Pour des néophytes dont le critère de choix d'un étalon réside dans la faible distance kilométrique qui le sépare de leur chienne, ou qui — à un échelon supérieur — se précipitent vers le dernier C.A.C.I.B. de Paris sans se poser d'autres questions, la chose peut paraître étonnante. Elle est tout simplement logique.


J'ai produit quelques gagnants d'exposition. Ceci n'est rien, mais depuis 20 ans, je chasse avec des chiens portant mon affixe, toutes les chasses, sous des cieux fort divers, aussi bien faire la haie pour tirer un faisan piétard que routailler un chevreuil que tirer un sanglier au ferme ou que déterrer un blaireau et ceci avec le même chien.  C'est-à-dire que ces chiens possèdent


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l'élevage des teckels


les deux aptitudes majeures, le courage et l'aptitude à crier sur la voie, quel­ques-uns les deux au degré maximum, comme Faublas et Isoniazide, quelques autres à des degrés variables comme Favouille, meilleure sur la voie qu'au ferme ou comme Méou meilleure au ferme que sur la voie.


J'affirme que je ne suis parvenu à ces résultats que par l'étude systéma­tique des aptitudes des ancêtres des géniteurs que j'ai choisis. Et je n'ai pu faire cette étude que parce que dans le pays d'origine de la race, le livre d'origine avec en annexe le livre de sélection est publié chaque année depuis quelques lustres.


J'ai reçu récemment la visite d'un propriétaire de teckel à poil long venu présenter son chien à la confirmation. La ligne maternelle était d'origine française, la ligne paternelle d'origine allemande. En piochant les revues ca­nines, ce monsieur avait relevé les performances des chiens de la lignée fran­çaise. Avec le seul numéro d'origine de l'étalon allemand père de son chien, j'ai pu en consultant l'édition 62-63 et 60-61 du livre d'origines allemand lui annoncer toutes les performances des ascendants paternels de son chien. Il m'a pris pour la science infuse alors que je n'ai eu qu'à ouvrir deux volumes.


Il est évident qu'un livre d'origines et un livre de sélection publiés régu­lièrement sont des outils de première nécessité pour un éleveur. C'est le but que doit poursuivre l'association de race et il faut espérer qu'elle aura un jour les moyens de le réaliser.


L'étude des origines est — donc — comme pour la conformité au standard, le point important à considérer lorsqu'on veut élever des teckels d'utilisation.


Le teckel d'utilisation doit posséder au maximum deux aptitudes princi­pales qu'il tient de ses origines lointaines :


1)   L'aptitude à attaquer spontanément les fauves et les animaux dange­reux : ça peut se traduire par mordant, ça peut se traduire par courage. C'est en fait un tempérament très spécial où courage et mordant interviennent mais sont tempérés par une science innée de l'attaque et de l'esquive. Mordant, courageux, mais malin. Le teckel fait preuve de cette aptitude au terrier arti­ficiel sur renard. En France, comme en Allemagne, les chiens ayant satisfait à cette épreuve ont leur « état civil » suivi de la mention Bh F K.


2)   L'aptitude à mener à voix (crier sur la voie) les animaux gibier. Le teckel en fait la preuve dans une épreuve sur lièvres. Les chiens ayant sa­tisfait à cette épreuve ont la mention S.P.


D'autres sigles sont à considérer :


Le sigle SchwHK. (recherche au sang sur grand gibier, preuve de l'excellence du nez),


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\   LES TECKELS,  LEUR ÉLEVAGE,  LEUR UTILISATION


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Le sigle S. T. (épreuve de quête au bois et de dressage),


Et enfin, le sigle V.P. (épreuve multiple qui prouve que le teckel est apte à


toutes les utilisations sur terre).


Mais seul le fait de posséder à la fois les sigles BhFK - SP ou BhFK - VP est la preuve qu'un teckel est le chien à tout faire qu'il doit être.


La conclusion logique serait donc : en alliant des reproducteurs dont tous les ascendants ont les deux sigles principaux BhFK et SP et accessoirement d'autres, je vais produire automatiquement d'excellents chiens de travail. C'est une excellente ligne de conduite mais ce n'est pas aussi simple que cela pour deux raisons :


1° Parce que les reproducteurs dont tous les ascendants ont les deux sigles BhFK et SP sont encore bien rares ; tous les éleveurs de teckels n'ont pas le goût ni les moyens de présenter leurs chiens en épreuve.


2° Les deux aptitudes principales, le tempérament mordant et l'aptitude à crier sur la voie viennent évidemment de la dualité d'origine des teckels. Origine terrier (mordant) origine chien courant (aptitude à crier sur la voie). Il y a des chiens qui possèdent à un haut degré les deux qualités, ils sont rares (sur mes 7 meilleurs compagnons j'en ai possédé 2 : Faublas et Iso-niazide).


D'autres les possèdent à des degrés divers : excellent au ferme, bon sur la voie, ou l'inverse. Chez d'autres enfin, la génétique a voulu qu'ils aient hérité de tous les « gènes terrier » ou de tous les « gènes chien courant ». C'est-à-dire que certains chiens ont un tempérament et un mordant extraordi­naires mais sont muets comme des carpes sur la voie et d'autres crient sur la voie comme des chiens français mais n'ont pas l'aptitude terrier.


Or, s'il est à peu près impossible de faire d'un chien muet un chien criant sur la voie, on peut avec de la patience et du doigté arriver à faire décrocher un tout petit 3e prix à l'épreuve au terrier à un chien sans beaucoup d'apti­tudes mais ayant le goût de la chasse (un de mes vieux maîtres disait : je mettrais à la chasse sous terre même un petit beagle).


Il y a donc lieu de connaître la valeur de la prestation qui a valu le BhFK. (D'où intérêt de la publication des livres d'origines et de sélection.)


De tout ceci il découle qu'un chien n'ayant que l'aptitude terrier (BhFK) même au plus haut degré, sans l'aptitude SP, ne doit pas être retenu comme reproducteur pour qui veut produire des teckels d'utilisation et qu'un teckel ayant l'aptitude à crier sur la voie avec une très faible prestation au terrier non plus. (Ceci est surtout valable pour l'élevage allemand qui dispose d/un nombre important d'épreuves tant sous terre que sur terre. Les épreuves Isur terre sont trop peu nombreuses actuellement en France et beaucoup de chiens


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l'élevage des teckels


n'ont pu faire la preuve de leur aptitude à crier sur la voie beaucoup plus par manque d'épreuves que par manque de qualité. Il appartient aux amateurs de teckels de les multiplier).


Mais qui veut produire des teckels d'utilisation, c'est-à-dire aptes à toute utilisation doit retenir :


1) de ne pas prendre comme reproducteurs, quel que soit leur palmarès sous terre, des chiens totalement muets sur la voie des animaux gibier. (Une demande d'essai sur un terrain giboyeux peut remplacer le sigle obtenu en épreuve).


2) de vérifier que le BhFK d'un chien brillant à la menée sur lièvres a été obtenu avec au moins 70/100 des points.


Ceci dit, on doit tenir compte d'une affirmation très empirique commune aux hommes de vénerie... et aux éleveurs de canaris chanteurs deux corpo­rations que j'ai beaucoup trop fréquentées dans ma jeunesse. Les hommes de vénerie disent que les qualités de chasse se transmettent par la mère. Les éle­veurs de canaris du Hartz disent : c'est la femelle qui transmet le chant. Je ne me suis jamais mal trouvé d'être très exigeant sur les origines « Travail » de mes lices.


En conclusion, l'élevage des teckels comme tout autre race canine tient en quelques règles fort simples :


1) choisir des reproducteurs de qualité issus eux-mêmes d'ascendants de qualités vérifiables sur plusieurs générations ;


2) user judicieusement des croisements « en dehors » et « en dedans » après étude la plus complète possible de la généalogie des reproducteurs à unir, l'existence d'un livre généalogique publié, d'un livre de sélection, d'une notation uniforme des aptitudes de classe simplifiant la documentation des éleveurs.


Ces règles constituent un cadre, une ligne de conduite générale. Il est bien certain qu'aucun automatisme ne saurait remplacer l'intuition d'un éle­veur et c'est pour cela que l'élevage a tant d'intérêt pour quelques-uns d'entre nous.


ÉLEVAGE DU TECKEL A POIL RAS


On peut complaisamment affirmer que l'élevage du teckel à poil ras est le plus facile puisqu'on n'a pas le souci de la qualité de la fourrure comme pour le poil long ou de la dureté du poil comme pour le poil dur. En fait, le poil ras ne peut pas tricher : un défaut, de construction ne peut être masqué sous une fourrure opulente ou atténué par un adroit toilettage, mais les propriétaires de poil ras, tellement ras qu'ils en deviennent nus pourraient


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LES TECKELS,  LEUR ÉLEVAGE,  LEUR UTILISATION


penser à une retrempe avec ces poils ras issus de poils durs qui leur donneraient un poil serré et un « tonus » qu'ils ont perdus. Le souci de l'éleveur de poil ras doit être une combinaison heureuse des points importants du standard an­cien et du standard moderne : un modèle de 7 kilos pouvant aller jusqu'à 8 pour les lices. Une tête typique longue et sèche avec une mâchoire capable d'être utilisée à bon escient sur la gorge d'un fauve ou sur les suites d'un goret. Un élevage trop ax^-sur la production et non sur la sélection nous a valu ces têtes larges et courtes sans la distinction qui doit être celle du teckel. L'alliance avec des nains pour diminuer la taille nous a valu ces yeux exorbités et ronds à éliminer radicalement et ces mâchoires faiblardes ou incomplètes. Un dos parfait, car un teckel court avec son dos — et tous les défauts du dos s'accentuent avec l'âge. Des aplombs avants corrects de l'omoplate au bout des ongles, des aplombs arrières bien parallèles et une proportion harmonieuse entre la hauteur au garrot, la descente de poitrine et « la garde au sol ». Un teckel doit être un basset élégant et non un infirme dont la poitrine traîne à 2 cm du sol. Celui qui a écrit qu'un teckel n'est jamais trop long n'en a jamais élevé, ni surtout utilisé. Ces quatre points : la tête typée, la ligne de dos impeccable, la correction des aplombs, l'harmonie de la construction sont les quatre points forts sur lesquels vous devez diriger votre sélection.


Le deuxième souci de l'éleveur de poil ras doit être de conserver à cette variété son caractère et ses aptitudes. Le poil ras n'a pas été, à la chasse, un chien inférieur au poil dur et j'ai connu sur le terrain — et même sur des terrains difficiles — de bien sympathiques vedettes. Le poil dur est resté un chasseur, moins par sa qualité intrinsèque que parce que son aspect le prédes­tinait beaucoup moins au rôle de chien de compagnie. Mais les faits sont là on a « fabriqué » des quantités de poil ras — et notamment des poil ras rouges — sans se préoccuper le moins du monde des aptitudes.


Le moyen de redresser cette situation, c'est de recourir aux vieilles souches, tant allemandes que françaises, de leur insuffler un apport de sang étranger choisi pour ses qualités de travail et de revenir au type par une consanguinité étudiée. L'appel au sang suédois est un exemple de ce qui peut être fait. Ce n'est pas une solution unique et universelle. C'est un essai. Il y en a d'autres à tenter, mais redonner à la variété poil ras en général, le caractère et les aptitudes que possèdent encore beaucoup d'individualités est un travail moins difficile que de recréer par exemple une race au bord de l'extinction, comme l'a fait Monsieur Hublot du Rivault avec les Billy. Le teckel à poil ras, la variété la plus ancienne, doit conserver le caractère et les aptitudes qui ont assuré sa pérennité depuis 600 ans.


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