de la combe murat

de la combe murat Teckel poil dur

Teckel poil dur

suite


 


D'aucuns diront : tout cela est bien, mais où sont les avantages de l'égalisation des chances si les jugements sont différents ? Je comprends leur raisonnement tout en expri­mant l'espoir que les clubs, voire même la F.C.I., sauront encore mieux les harmoniser. Mais nous devons d'abord balayer devant notre porte. il est anormal qu'un de mes amis refuse le premier prix à une prise gueule dans gueule alors que je l'accorde ; il est anormal qu'un juge donne un premier prix pour toute prise sans même se rendre compte de la qualité, alors qu'un autre attend longtemps avant de décou­vrir. On pourrait citer d'autres cas. il y a des différences de jugement, c'est vrai, et nous devons à nos chiens, à leurs propriétaires, à notre élevage en général, de les uniformiser. Se rendre compte des défauts et ne pas y remédier, ou au moins chercher à le faire, c'est de la lâcheté. Nous ne vou­lons pas tomber dans ce défaut. C'est la raison pour laquelle, lors de notre épreuve sous terre du printemps en Alsace, et ensemble avec de grands connaisseurs allemands, nous avons attaqué le problème de front, élaboré des solutions et surtout une qui a été appliquée et continuera àêtre expé­rimentée par les juges participants. Elle concerne la prise et plus particulièrement sa durée de maintien. Disons tout de suite qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle règle, mais de l'application uniforme et stricte du règlement qui exige la prise pour l'attribution du premier prix. Nous sommes partis du principe que toute prise est bonne pourvu qu'elle soit placée à l'avant, gorge et tête. Seulement, pour éviter la reconnaissance de celles des prises gueule dans gueule provoquées par l'attaque du renard et un réflexe de défense du chien (donc pas une preuve de courage mais plutôt de peur) difficilement décelables en pratique, dix secondes de temps de maintien de la prise furent exigées. Dans l'esprit des promoteurs, et compte tenu du comportement du renard qui, contrairement au blaireau, happe seulement ou alors ne maintient pas longtemps sa prise, une prise non voulue par le chien ne tient pas ce laps de temps.

Bien sûr nous éliminons ainsi également les prises provo­quées par le chien et non maintenues, mais nous éliminons à coup sûr en grande partie celles provoquées sur initiative du renard.

Par ailleurs, nous éliminons aussi la plupart des prises au corps (à l'exclusion de la prise à l'arrière dans la galerie) soit que, durant ce laps de temps et dans la majorité des cas le renard aura trouvé une parade, soit que le chien aura amélioré sa prise. Enfin les prises au chanfrein, à l'oreille, à la gorge, en excluant toute contre-attaque du fauve parce que l'immobilisant, sont maintenues facilement.

D'autres harmonisations ont été discutées et la commission d'utilisation en délibérera prochainement ; il y a tout lieu de penser que des décisions positives seront prises en fonction des enseignements recueillis, ceci dans l'unique but de pro­gresser dans notre élevage.

Après ce tour d'horizon des difficultés rencontrées à tous les niveaux dans cette spécialité qu'est le travail sous terre, il y a lieu d'en tirer les idées fondamentales :

 

1)   Se servir de renards a comportement normal ; en exclure ceux qui sont trop agressifs ou trop lâches. Ceci est surtout vrai pour les épreuves.

2)   Pour ce travail, tendre vers la production des chiens type standard fort.

3)   Travailler avec des chiens adultes c'est-à-dire à déve­loppement physique et psychique achevé.

4)   Entraîner intelligemment le chien.

5)   Appliquer les normes dans la construction des terriers.

6)   Eviter les différences de jugement en cherchant à mieux définir l'interprétation du règlement.

Tout ceci pour mieux comprendre (et nous y revenons enfin) l'épreuve de Wacourt du 28-7 avec ses trois chiens classés sur treize ! Que s'y est-il passé ?

1) Trois des quatre renards étaient agressifs dont deux
l'
étaient trop.

2)   Sept chiens des dix qui ont échoué avaient moins de deux ans.

3)   Huit chiens au moins des dix qui ont échouéétaient du type standard « léger ».

4)   Certains des chiens n'ont subi qu'une préparation super­ficielle de l'aveu même des conducteurs. Je suis sûr égale­ment que certains chiens ont été mal entraînés.

G) Les trois chiennes qui ont réussi sont du type standard « fort ».

6)   Les trois chiennes qui ont réussi avaient plus de trois ans d'âge.

7)   Les trois chiennes classées sont un exemple vivant de la sélection intensive sur la base des qualités psychiques décelables, en grande partie, lors de cette épreuve. Certains échecs s'expliquent probablement de cette absence de sélec­tion.

8) Pour couronner le tout, extrême sévérité des juges en la personne de M. de Bornonville et de moi-même et qui, en tant que chasseurs conscients de l'importance de cette épreuve, cherchent à approfondir la vérité, sans parti pris, sans favoritisme de qui que ce soit : tant en travail qu'en beauté, les jugements de faveur ne nous font pas progres­ser ; ils ne donnent que des illusions à tous, passagères il est vrai, mais assez longues pour causer à la race des dom­mages difficilement réparables. C'est la raison pour laquelle nous avons opté d'un commun accord pour l'application de l'expérimentation sur la « prise maintenue ». Une des chien­nes n'a tenu que huit secondes, les deux autres encore moins longtemps. Les trois n'ont eu qu'un deuxième prix. C'est dur, c'est vrai, mais nous pensons honnêtement qu'il doit en être ainsi. N'importe comment ces chiennes ont déjà fait mieux et sont capables de mieux faire. En tout cas, j'aimerais bien les compter parmi les produits de mon éle­vage ! Si nous avons eu quelques remords pour ces trois chiennes apparemment déclassées par rapport à d'autres jugements, nous n'en avions nullement pour les chiens qui ont échoué, ils ne méritaient tout simplement pas mieux pour les raisons citées plus haut.

J'espère bien que ces lignes soulèveront la discussion : elles ont étéécrites dans ce but. Peut-être en sortira-t-il du constructif, peut-être nous approcheront-elles un peu plus de la vérité. Tous, en tout cas, nous avons encore beaucoup à apprendre et à parfaire.

H. STOQUERT.

(Nota : cette analyse date de l'année 1974, mais elle est toujours d'actualité)


"Seulement, pour éviter la reconnaissance de celles des prises gueule dans gueule provoquées par l'attaque du renard et un réflexe de défense du chien (donc pas une preuve de courage mais plutôt de peur) difficilement décelables en pratique, dix secondes de temps de maintien de la prise furent exigées."


j'ai officié en tant que manipulateur à une épreuve il y a peu d'années où cette partie du réglement n'a pas été respectée, les adhérents présents ne sonts pas intervenus, ayant l'attitude exigée par le club de respecter les juges mêmes lorsque manifestement ils ne méritent pas ce respect, mais les années suivantes dans ce terrier les adhérents onts demandeé qui étaient les juges avant d'inscrire leur chien.